Négondos : d’exceptionnels vins bio et nature

En 1993, se lancer dans la production du vin au Québec impliquait tout un esprit d’aventure, quand il s’agit d’une production biologique, on parle d’une prédisposition pour le risque. Quand en plus, on n’a aucune connaissance, comme Mario Plante et Carole Desrochers, on pense à une gageure folle. Pourtant, c’est haut la main que ces deux passionnés de vin et d’agriculture biologique ont relevé le défi. Installé à Deux-Montagnes, le vignoble Négondos est le premier du genre dans la province et aujourd’hui reconnu pour la grande qualité de ses crus.  

Mettre la main à la vigne

C’est à Saint-Benoît de Mirabel que le couple a d’abord eu le déclic. Arrivés là un peu par hasard, avec ses cartes du sol qui recensent la composition géologique, il se fait fortement déconseiller de s’y implanter. On y trouvait beaucoup de roches, ce qui est contrindiqué pour tout autre type d’agriculture. « Mais les terres rocailleuses sont un atout pour la culture de la vigne », explique Carole Desrochers, qui décèle un trésor dans cette terre en friche de deux hectares. Leur inexpérience sera paradoxalement gage de la réussite des propriétaires : « On était des universitaires, alors pour combler notre insécurité on a construit sur les bases les plus solides possible. » Aidée par un agronome, Carole apprend tout sur l’implantation des vignes, le défrichage des mauvaises herbes. Elle étudie, lit, compare différents types de cultures : « On a traversé bien des obstacles! »  

À CUISINER : Recette de gelée de vin blanc au poivre rose et baies de genièvre

Une formule gagnante

Les résultats, eux, ne se font pas attendre ; la première bouteille sort en 1996 et déjà, les sommeliers parlent même du « meilleur Seyval (cépage d’origine française) » du monde. La deuxième année, la production passe à 600 bouteilles. Un vin « beau et heureux », comme se plaît à le décrire Carole. Aujourd’hui, les bouteilles produites se comptent par milliers : trois blancs, trois rouges, un rosé et un mousseux.

Vins écologiques, toujours

Complexe, la production de vin biologique demande deux fois plus de travail, mais hors de question pour Carole de se compromettre. « En bio, c’est le raisin qui fait le vin », rappelle-t-elle. Alors, il faut travailler le plus possible aux champs et user de matières naturelles (souffre, chaux, engrais organiques, etc.) pour compenser l’absence d’additifs et de pesticides de synthèse. Le matériel viticole lui-même est fait de matières biodégradables et l’on s’efforce de recycler les bouteilles vides.

Même exigence en matière de la transformation « nature », où on limite au maximum les interventions. Les vins sont élaborés à partir de levures indigènes présentes sur les raisins, comprennent très peu ou pas d'ajout de sulfites, en plus de ne subir aucune filtration. Cela fait que les bouteilles ont parfois quelques dépôts tartriques. Elles sont donc introuvables sur les tablettes de la SAQ, mais, ironiquement, sollicitées par les sommeliers des plus grands restaurants comme Toqué. La vente se fait directement de l’acheteur au producteur. En plein dans la vision engagée de Carole : « Pas d’intermédiaire, pas de représentant, d’humain à humain. »

EN VIDÉO : Les meilleurs accords mets-vins de nos experts sommeliers!

Savourer les vins de Négondos  

Le vignoble de Mirabel ouvre ses portes à tous. Que ce soit pour visiter, déguster, pique-niquer ou même vivre une expérience de vendanges, ce petit paradis vinicole vous est ouvert. En ce qui concerne le fruit de ces récoltes, on peut mettre la main sur les précieuses bouteilles de Négondos de différentes manières : à la propriété même selon la saison, sur rendez-vous ou même dans diverses expositions. L’entreprise expédie aussi partout au Québec en livraison. Bonne découverte!